JM ROBERT, "Extra Muros", le mystère d'un art urbain
Bonjour!
Aujourd'hui je vous parle d'un coup de coeur artistique.
Cette année, comme je le disais dans ma note de résolution en début d'année, je me suis décidée à plus rencontrer les artistes lors de leurs vernissages. À peine remise sur pied d'un vilain lumbago, j'étais heureuse de ne pas louper ce rendez-vous tant attendu, car l'artiste ne s'était pas rendu sur Paris depuis près de 5 ans!
Son exposition "Extra Muros" est visible seulement quelques jours, jusqu'à jeudi (14 avril) à la galerie Oberkampf (103 rue saint Maur dans le 11eme arrondissement). La galerie SBK de Lyon le représente en ces lieux loués pour l'occasion et expose ses dernières toiles dans une scénographie surprenante, qui nous embarque dans son univers underground.
Encore une fois, je m'excuse pour la piètre qualité de mes photos, qui ont étés prises avec mon téléphone...(raison de plus pour aller voir l'exposition en vrai!) ;)
Un artiste peintre libre qui monte
"JM Robert", Jean-Maxime de son prénom, est un jeune artiste français de presque 28 ans originaire de Mâcon près de Lyon et vivant à Toulouse. J'ai découvert son travail grâce aux liens faceboook et je suis son travail depuis quelques temps via les réseaux sociaux. C'était là l'occasion de passer du virtuel au réel.
Lors du vernissage, l'artiste prenait soin de préciser au public qui le découvre qu'il est avant tout peintre et non street-artiste. C'est un peintre s'intérréssant à la rue et l'univers street-art et non un street-artiste que l'on aurait emmené en galerie. Toutefois, s'il lui arrive de rencontrer et collaborer avec de "vrai" street-artistes, il n'en reste pas moins peintre, de part sa formation en métiers d'art et peinture trompe l'oeil. Une formation traditionnelle qui surprend face l'esprit urbain de son art.
Avec ses portraits graphiques colorés sur grands formats, entre l'esprit pop art et street-art, on pourrait en effet aisément cataloguer à tort ce peintre de street-artiste, un univers dont il s'inspire seulement, à travers ses codes. L'artiste revient d'un séjour indien et livre des portraits ultra colorés, certains inspirés de la fête indienne des couleurs "Holi". J'ai eu la chance d'échanger un peu avec lui, à propos de son art, sa démarche et univers. Un artiste humble, touchant et accessible, malgré les nombreuses sollicitations et sa montée dans le marché de l'art.
Point de stars iconiques dans ses portraits mais des visages anonymes et communs qui pourraient être chacun de nous, ou presque... l'artiste cultive l'esprit de liberté sauvage dans son oeuvre et ne souhaite plus travailler les commandes particulières, afin de garder son caractère libre de peintre, sans autre influence que ses inspirations personnelles.
À peine une heure après le début du vernissage, déjà plusieurs toiles étaient acquises. Autant dire que si vous souhaitez acquérir une oeuvre, il vaut mieux venir tôt pour être certains que votre coup de coeur soit libre!
Un univers mystérieux et ambiguë
En discutant avec l'artiste et en observant ses toiles, j'ai appris à connaître un peu mieux son art. Les mots qui définirait selon moi son art est "mystérieux" , "ambivalent" et "contrastes". En effet, l'artiste joue sur l'ambiguïté et les contrastes sur tous les plans : entre toile et mur, entre intérieur et extérieur, entre underground et pop, entre glamour et souillure, entre sombre et coloré, entre peinture plasticienne et street-art, entre éphémère (idée du passage) et pérennité (de l'oeuvre), entre le précieux (dorures) et l'ordinaire (béton), entre pinceau et bombe de peinture, entre attirance et trouble, entre esthétique (portraits, couleurs, profils gracieux) et inesthétique (ruines, déchets, salissures), entre ruine/destruction et création ...
Il sème le trouble également en peignant des visages en imitant l'effet pochoir, du bout de ses pinceaux. Ce qui en mon sens rend d'autant plus intéressant son art, au delà de l'aspect esthétique, son art semble comme insaisissable, témoin furtif de vie et témoin de riches et surprenantes contradictions.
Un art témoin de passage, de vie
C'est d'ailleurs cette idée même de "passage" que revendique l'artiste. Le passage de la vie, d'une présence, en simulant des graffitis sur un mur, en reproduisant en trompe l'oeil et en matières l'effet d'un mur délabré par le temps, en créant une installation de débris comme témoin du passage d'une personne qui aurait vécu là. L'oeuvre parle du moment antérieur à notre présence et nous interroge sur son devenir.
L'artiste cultive ce mystère et ce caractère désinvolte en laissant libre le spectateur d'interprêter sa propre histoire du tableau avec des titres évocateurs mais flous, pour que chacun soit libre de proposer sa vision de l'oeuvre, d'imaginer son histoire à travers ce qu'elle nous évoque. Ses portraits féminins sont des anonymes, pour cultiver cette liberté sauvage et mystérieuse de l'interprétation : qui sont elles, que font elles... c'est à chacun de faire parler l'art de JM Robert.
Si l'art en général ne vis que par l'oeil qui le regarde (dixit Monsieur Picasso) et mérite d'être vu en vrai plutôt qu'en photo ou reproduction afin de vivre une émotion en interraction, cela est d'autant plus vrai avec les toiles de JM, remplies de matières et incrustations imperceptibles sur l'écran.
En bref, si vous êtes sur Paris, courrez vite voir l'exposition Extra Muros", qui ne dure que jusqu'à Jeudi et laissez vous embarquer par l'univers de JM Robert, au delà des murs.
L'artiste sera présent jeudi 14 avril à partir de 14h30 pour le closing de l'exposition Extra Muros (jusqu'à 19h30).
Pour ceux qui ne sont pas sur Paris, vous pouvez toujours suivre l'artiste sur facebook ou instagram, afin d'être au courant de ses prochaines expositions et pour les chanceux lyonnais, vous aurez l'occasion de le retrouver dans la Galerie SBK qui le représente. Un artiste à suivre...